Eléments de langage : pourquoi vous devez y recourir !
Oh qu’ils sont décriés, honnis presque, ces éléments de langage ! Et pourtant, bien rédigés et bien utilisés, comme ils sont utiles (et pas que pour les élus!). Allez, je vous livre les grandes lignes d’une méthode empirique améliorée par des années de collaboration (la mienne 😉 pour les rédiger et les utiliser efficacement !
Un ou des élément(s) de langage ?
Il y a, pour moi, une distinction préliminaire à faire ici :
- Un élément de langage = formule, slogan, destinés à être diffusée de manière très large, sans ciblage.
- Des éléments de langage = note thématique reprenant des faits, chiffres, des arguments et des punchlines, destinée à préparer une interview, un rendez-vous …
Les premiers sont ceux qui sont tant décriés et accusés d’appauvrir le débat politique.
Les seconds sont des outils utiles aux élus, mais pas que, comme je l’indique en introduction : bien réalisés, ils vont pouvoir être simplement déclinés à l’attention des journalistes dans un communiqué de presse ou constituer un socle de départ pour un dossier de presse ; ils pourront aussi être repris à l’attention des services ou même transmis à d’autres élus ou collaborateurs travaillant sur le même sujet.
🚩La différence tient autant dans le ciblage que dans la bonne utilisation, les écueils sont donc nombreux !
Quand préparer des éléments de langage ?
En campagne électorale
Les premiers EdL à préparer ?
Ceux sur le candidat et sa candidature. Ils serviront au lancement de campagne, aux interviews et communiqués de presse, à la page « A propos » du site, aux textes de présentations des tracts etc.
Plus tard, il faudra prévoir d’en rédiger sur les thématiques clés du programme. Là encore, les usages peuvent être multiples.
En cours de mandat
Les premiers EdL à préparer, alors même que la campagne n’est pas terminée, sont particulièrement importants puisqu’ils marqueront les premiers jours de votre mandat !
Quelles vont être vos actions prioritaires ? Lesquelles allez-vous effectuer en premier ? Et avant tout, quel est votre objectif pour le mandat ?
Ensuite, les EdL sont utiles pour chaque grand dossier de votre législature, ou en cas de crise.
Dans le premier cas, veillez à bien conserver l’ensemble des EdL dont vous vous servirez, leurs déclinaisons (sous forme de communiqués de presse, posts réseaux sociaux etc) et éventuellement, les positions des autres élus et institutions sur le même sujet. Cet archivage vous sera utile s’il s’agit de dossiers au long cours et/ou dans les périodes de bilan de mi-mandat ou de fin de mandat.
Dans le second cas, il est évident qu’une bonne communication de crise doit être pensée en amont et rédiger des EdL, en suivant un cadre strict, permet justement ce temps de réflexion à la clarification et l’objectivisation de vos arguments dans un contexte sensible. En outre, ils permettent de cadrer la prise de parole, protégeant l’orateur d’un écart dommageable. Enfin, ici encore, ils pourront servir de base à un communiqué de presse ou une publication sur les réseaux sociaux, garantissant ainsi un message unique, qu’il passe par le canal de la communication de l’institution ou celui de l’élu.
Comment préparer et rédiger des éléments de langage
1 – Un seul sujet, sous tous les angles possibles
Repensez votre sujet à travers divers points de vue. Pour ce faire, passez le au crible des « 5 W » (qui, quoi, où, quand/depuis quand, comment, pourquoi, combien ….) ou encore, d’une combinaison PESTEL/SWOT.
Le temps que vous dédiez à cette étape sera fonction du contexte (vous n’aurez clairement pas le temps de détailler un PESTEL dans une situation de gestion de crise !), de la complexité du dossier ou du sujet, mais aussi de la clarté de votre positionnement politique (plus il est clair, moins vous passerez de temps à explorer des options avant de former votre position).
Veillez également, à cette étape, à anticiper les possibles critiques en retour, à proposer des éléments de réponse et les intégrer, le cas échéant, à vos éléments de langage (abrégés ci-après en EdL).
2 – Une rédaction et une mise en page codifiées
Sur cette partie, chacun à sa recette, qu’il adapte à ses besoins et aux habitudes des élus pour qui il produit les EdL !
Faites-en autant : si vous aimez travailler sur des cartes mentales, l’outil est parfaitement adapté aux EdL ; si vous aimez un style plus classique, la bonne vieille page A4 remplie d’une police Times New Roman fonctionne tout aussi bien !
Pour ma part, je fais les deux !
Pour la préparation et pour mon dossier de travail, c’est carte mentale.
Pour mon client, c’est en général une note ultra synthétique, sous Word, doublée d’un dossier plus détaillé , parfois illustré, auquel il peut se référer le cas échéant pour re-préciser un argument.
Sur la présentation du support, là encore, pas de règle absolue : le meilleur support est celui qui est adapté à vos besoins et habitudes de travail.
Pour ma part, je reste fidèle à la présentation classique :
- une page A4 recto, police sobre (Times New Roman, Arial, …) autorisant le gras et le souligné, taille minimum 11 et … des marges tirées à leur minimum !
- un « grand titre » sous forme de punchline qui reprend le principal message à communiquer
- 2, 3 ou 4 paragraphes soit autant d’arguments en soutien du message principal, organisés chacun en titre puis développement chiffré et/ou justifié, et exemple le cas échéant,
- une présentation ultra aérée (retour à la ligne systématique, justification à gauche du texte) et ultra structurée : tout doit être fait pour faciliter la lecture et l’assimilation des éléments présentés.
Pour le reste, 2 exigences :
Concision car pour être utilisable, votre support ne doit pas dépasser une page, tout en restant facilement lisible. L’exercice est celui d’une synthèse extrême qui reste au service de la communication. Tout un programme !
Précision car aussi synthétiques soient-ils, vos éléments de langage doivent (vous) permettre de faire face à tous types de prises de parole. Choisissez avec soins vos exemples, chiffres, dispositions juridiques,etc. que vous mettez en avant : ici encore, ils sont au service de votre communication (ou celle de votre élu !).
🚩Autant vous le dire : on n’arrive jamais du premier coup à faire de « bons » EdL ! Anticipez, testez différents formats pour trouver le vôtre, et demandez conseil aux plus expérimentés !
Utiliser des éléments de langage
Si vous préparez vous même vos éléments de langage, aucun doute : vous saurez les utiliser !
Si vous rédigez des éléments de langage à destination d’un élu, assurez-vous qu’ils lui conviennent sur la forme et sur le fond.
Sur la forme : ils doivent correspondre à ses habitudes de travail et au temps dont il dispose pour s’approprier votre prose. Dans l’idéal, anticipez le plus possible le premier EdL que vous aurez à rendre et inspirez-vous de ceux que d’autres collaborateurs ont rédigé pour ce même élu.
Sur le fond : au stade de la préparation, assurez vous que vous respectez bien le positionnement politique de l’élu sur le sujet, vérifiez s’il est ou non conforme à celui de son groupe et/ou parti politique et vérifiez, aussi, l’opportunité de proposer un positionnement différent. Veillez à donner suffisamment de faits et chiffres pour que l’élu puisse compléter sa prise de parole.
Dans tous les cas, veillez à réutiliser le travail effectué pour les EdL en les déclinant en :
- publications sur les réseaux sociaux, pourquoi pas assortie d’un visuel,
- textes pour le magazine ou le site de la collectivité,
- communiqué (ou dossier) de presse,
- …
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