Municipales 2026 : êtes-vous bien sûr.e. d’en être capable ?
Autour de nous autres conseillers po ou en compol, ça grenouille fort depuis septembre ; un peu plus fort encore depuis la confirmation, la semaine dernière, de la tenue du scrutin en mars 2026. Loin de moi l’idée de refroidir les ardeurs électorales, ce serait bien le comble, mais …
A côté de cet enthousiasme (le « goût de la conquête », si bien chanté par Brel), je vois une hécatombe lente mais méthodique des élus locaux, amorcée dans le courant du mandat 2008-2014, amplifiée entre 2014 et 2020 et absolument normalisée au cours de ce mandat 2020-2026, pour lequel il était d’ailleurs prévu d’ajouter sur la liste 2 candidats supplémentaires, des « remplaçants » non élus mais disposé à rejoindre le front en cas de démissions trop massives au sein du Conseil municipal, afin d’éviter des élections partielles (spoiler : cela n’a pas suffi).
Aujourd’hui, les CM dans lesquels on ne compte aucune démission sont une étrangeté. Aujourd’hui, c’est au tour des Conseillers départementaux, comme hier soir la girondine Maud DUMONT qui abdique, « coincée par des compétences et des finances toujours plus réduites, coincée par un certain immobilisme, coincée dans un panier de crabes pour de la visibilité, coincée par un paternalisme latent ».
Alors, à celles et ceux qui envisagent de se lancer à la conquête de leur ville en 2026 en craignant la rudesse d’une campagne électorale :
Vous vous trompez de combat.
Oui, une campagne électorale c’est violent et c’est épuisant (pas que, mais …). Sachez toutefois qu’après la victoire, le pire reste à venir : le mandat que vous aurez gagné à l’issue de cette première bataille, qui n’est qu’un gentil prélude aux 6 ans qui vont suivre, sera plus rude encore.
Sachez encore que vous n’engagez pas que vous, vos colistiers et vos proches.
Vous engagez aussi tous les habitants de votre commune et votre interco, qu’ils aient ou non voté pour vous (y compris celles et ceux qui sont trop jeunes pour cela).
Vous engagez vos agents, ceux qui servent au quotidien ces habitants : ce sont eux, les fameux « premiers de cordée » d’une municipalité.
Vous engagez aussi l’avenir de votre commune : ce que vous considérez comme juste, ou efficace, ou nécessaire aujourd’hui, ne le regretterez-vous pas d’ici 20, 30, 40 ans ?
Encore une fois, loin de moi l’idée de vous dissuader purement et simplement de vous engager dans la campagne.
Mais si vous pensez à vous présenter, réfléchissez bien à :
– pourquoi vous le faites,
– ce qui vous fera tenir pendant 6 ans,
– et aux conséquences d’un éventuel abandon en cours de route.
Et surtout, s’il-vous-plait, soyez correct.e.s envers celles et ceux dont vous briguerez le mandat en 2026 : vous n’avez pas idée de ce qu’ils et elles ont traversé ces 6 dernières années.