Compol : pourquoi vous devez rester positif !
En défense ou en attaque, l’élu ou le candidat en campagne électorale peut être tenté d’avancer des arguments négatifs à l’encontre de ses adversaires. La « positive attitude » chère à l’un de nos anciens Premiers ministres (par ailleurs ancien communicant) reste néanmoins le pari gagnant.
Si les citoyens ne s’intéressent plus guère aux hommes et femmes politiques et à la manière dont ils gèrent leur mandat, ils sont de plus en plus pointilleux quant aux résultats concrets de l’exercice du mandat (ma rue est-elle propre ? mon collège est-il bien équipé ? ai-je une offre suffisante de transports collectifs ? etc.).
Logiquement, dans leurs prises de parole, les élus devraient donc se limiter à évoquer ces résultats concrets, de manière factuelle, sans s’autoriser d’appréciations plus subjectives quant aux personnes ou aux projets, au risque de creuser encore l’écart entre eux et la population qu’ils représentent.
Les études de science politique abondent en ce sens, constatant notamment que la communication politique négative :
- augmente l’abstention, ainsi que la défiance envers les politiques,
- augmente le phénomène de vote contre.
Pourtant, ce réflexe a la vie dure. Un exemple avec cette élue en campagne pour les élections sénatoriales de septembre 2023, qui critique l’action d’une des municipalités de sa circonscription, ironisant sur la procrastination chronique dont elle ferait preuve et remettant en cause ses choix politiques, sans jamais proposer d’alternatives. Voilà, pour moi, qui constitue le contre-exemple parfait !
Que faire, alors, quand l’envie de répondre vous prend et qu’il ne vous vient à l’esprit que des critiques négatives ?
D’abord, respirer un grand coup 😉
Plus sérieusement, la spontanéité est rarement bonne conseillère. Prenez le temps de réfléchir au message que vous voulez faire passer et de trouver une formulation plus positive.
Si l’on reprend l’exemple ci-dessus, où est notamment citée la difficulté à se garer en ville, le message pourrait être : « 3 parkings créés depuis le début du mandat, c’est bien. La municipalité doit aujourd’hui entendre les besoins des habitants des villages voisins, pour qui cela reste compliqué de se garer, et envisager pourquoi pas de mettre en place des solutions de mobilité douce supplémentaires » (plutôt que : « La municipalité dit qu’elle crée plein de parkings mais j’entends les habitants des villages voisins qui disent qu’il est toujours très compliqué de se garer« ).
Autre astuce : ne citez jamais nommément vos adversaires. Utilisez leur mandat (le conseiller départemental de … ), une périphrase (cette personne) ou la voix passive (on dit que …).
Enfin, il faut bien garder en tête que parfois (souvent !) il vaut mieux simplement ne rien répondre. C’est l’une des postures que je conseille le plus régulièrement à mes clients : « bien faire et laisser dire ». Car après tout, si vous travaillez bien, aucune raison de devoir vous justifier, encore moins en utilisant des arguments négatifs.